Une bactérie qui accélère l’évolution
Cet isolement virtuel empêche donc les échanges génétiques entre différents groupes de fourmis et peut entraîner la formation accélérée de sous-espèces différentes. De la spéciation forcée, en quelque sorte. Découvert il y a seulement quelques années, ce phénomène pourrait être grandement répandu, étant donné que l’on découvre la bactérie chez un nombre grandissant d’espèces.
Il pourrait même forcer les évolutionnistes à l’inclure dans leurs théories. Au point où l’on se demande si l’histoire évolutive des arthropodes n’est pas à réévaluer. Plusieurs des espèces actuelles pourraient en grande partie avoir été « créées » par la fameuse bactérie. « Mais l’hypothèse ne fait pas l’unanimité chez les spécialistes. »
Connue à plusieurs endroits sur la planète, la bactérie vient d’être découverte chez des fourmis québécoises. C’est ce qu’ont annoncé Hélène Doucet-Beaupré et Philippe Boucher, tous deux étudiants à l’Université du Québec à Rimouski. Les fourmis qu’ils ont étudiées provenaient de différents secteurs de Radisson, près de la Baie James.
Il s’agit de la première mention de cette bactérie au nord de la Floride, et de la région la plus septentrionale où on l’a trouvée. On soupçonnait déjà ces fourmis d’être en pleine spéciation et la découverte de Wolbachia en est peut-être responsable.
Joël Leblanc
Cybersciences