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Les cigarettes électroniques se font allumer
C’est sous ce titre explicite que le Quotidien du pharmacien a annoncé la semaine dernière, en une, que les cigarettes électroniques étaient dans le collimateur des autorités sanitaires. Ce journal se demande même si elles ont bien leur place dans les officines.
La question de leur innocuité s’est posée dès l’apparition des e-cigarettes, au milieu des années 2000. Saisie par la Direction générale de la santé, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) affirmait, en juillet 2008, avoir « examiné les conditions de mise sur le marché des cigarettes électroniques et effectué une première analyse des risques potentiels ».
Une évaluation toxicologique approfondie est toujours en cours et l’AFSSAPS, comme le ministère de la Santé, appelle les utilisateurs de ces produits à « la plus grande prudence ».
En clair, pour le Quotidien du pharmacien , « ils sont vivement déconseillés ».
Certains fabricants affirment toutefois se conformer à la directive européenne sur les substances dangereuses. Mais l’Agence fait valoir que le propylène glycol contenu dans ces cigarettes est un solvant au pouvoir irritant. Il peut aussi entraîner des effets neurologiques comparables à l’état d’ébriété. Au contraire, les évaluations de l’Institut national de recherche et de sécurité, invoquées par les distributeurs des e-cigarettes, estiment ce composé « peu toxique » pour l’homme. Un argument qui ne convainc pas Fabienne Bartoli, directrice générale adjointe de l’AFSSAPS.
« L’effet toxique dépend de la dose et du mode de consommation. Or ici, le produit est chauffé et inhalé », explique-t-elle. Quant aux dérivés terpéniques contenus dans le mélange, ils présentent un risque pour les épileptiques. Par ailleurs, certains échantillons envoyés à l’AFSSAPS se sont révélés très fortement dosés en nicotine.
par Anne Jeanblanc pour LePoint.fr