Sommaire
- La chaleur n’a présenté aucun effet nuisible.
- En conclusion, le froid est associé à une augmentation du risque d’infarctus du myocarde et la température ambiante peut donc être facteur de risque ou de mortalité cardiovasculaire. En revanche, un risque accru d’infarctus du myocarde n’a pas été détecté pour des augmentations de température.
Dans un contexte de réchauffement climatique, les relations entre la météo et la santé sont d’un intérêt croissant pour les scientifiques, dont ces chercheurs de la Faculté de Santé publique de Londres.
Plusieurs études précédentes, ont déjà démontré l’impact des évolutions de la température ambiante extérieure sur les taux de mortalité à court terme. Une étude menée dans 11 villes des Etats-Unis avait prouvé que le taux de mortalité diminuait du jour le plus froid jusqu’à un certain seuil de température puis augmentait ensuite au-delà de ce seuil. Une tendance comparable a été identifiée par une étude européenne indiquant que les jours les plus froids et les plus chauds étaient associés à une « mortalité cardiovasculaire » plus importante. Mais aucune recherche n’avait encore été menée sur l’effet, à court terme, de la température ambiante sur le risque d’infarctus du myocarde.
Les chercheurs ont suivi les effets à court terme de la température dans 15 villes d’Angleterre et du Pays de Galles et travaillé simultanément sur une base de données d’événements d’infarctus du myocarde confirmés par électrocardiogrammes. Ils ont pu couvrir ainsi, de 2003 à 2006, 84.010 admissions à l’hôpital pour infarctus du myocarde soit une moyenne de 57 événements par jour.
[fond or]Les résultats indiquent un changement du risque d’infarctus du myocarde associé à une différence d’ 1 ° C seulement de température. Les résultats graphiques lissés révèlent ainsi une relation globalement linéaire entre la température et le taux d’infarctus du myocarde :[/fond or]
- · chaque 1 ° C de réduction de la température moyenne quotidienne est associé à une augmentation cumulée du risque d’infarctus du myocarde au cours de la journée et des 28 jours suivants de 2,0% (intervalle de confiance de 95% de 1,1% à 2,9%). Les effets (taux d’infarctus) les plus élevés se situant 2 à 7 jours et 8 à 14 jours après la réduction de température.
- · Chaque 1 ° C d’augmentation de la température moyenne quotidienne est associé à une réduction de 0,6% (95% intervalle de confiance 0,2% à 1,1%) et 0,7% (0,3% à 1,1%), respectivement.
La chaleur n’a présenté aucun effet nuisible.
Les personnes les plus vulnérables sont les adultes âgés de 75 à 84 ans ou les personnes déjà atteintes de cardiopathies ou de maladie coronarienne.
En conclusion, le froid est associé à une augmentation du risque d’infarctus du myocarde et la température ambiante peut donc être facteur de risque ou de mortalité cardiovasculaire. En revanche, un risque accru d’infarctus du myocarde n’a pas été détecté pour des augmentations de température.
Le risque d’infarctus du myocarde chez les personnes vulnérables pourrait être réduits par la des interventions ou conseils ciblés en cas de prévisions de fortes baisses de température.
Source : British Medical Journal BMJ 2010 ;341:c3823 « Short term effects of temperature on risk of myocardial infarction in England and Wales : time series regression analysis of the Myocardial Ischaemia National Audit Project (MINAP) registry », mise en ligne Yann-mickaël Dadot, Santé log,