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Inquiétudes autour d’un médicament du diabète
Avandia augmenterait la mortalité cardiovasculaire
La nouvelle étude montre qu’Avandia augmente le risque relatif d’infarctus de 43% et le risque de mortalité cardiovasculaire de 64%. Mais le risque absolu reste modeste. Sur 15560 patients ayant pris Avandia il y a eu 86 infarctus et 39 décès, contre 72 infarctus et 22 décès chez les 12283 patients qui ne prenaient pas ce médicament. « Chez des patients sensibles, ce traitement peut provoquer un infarctus du myocarde ou un décès par maladie cardiovasculaire après une exposition relativement brève, » écrivent les auteurs de l’étude, Steven Nissen and Kathy Wolski de la Cleveland Clinic. Nissen est l’ancien président de la Fédération américaine de cardiologie (American College of Cardiology). L’étude va paraître dans The New England Journal of Medicine. Outre Avandia, on trouve de la rosiglitazone dans Avandamet, un autre médicament de GlaxoSmithKline, où elle est associée à de la metformine, un autre médicament du diabète. Un autre médicament, Actos (pioglitazone), appartient à la même classe. Il est fabriqué par le laboratoire Takeda.
Avandia augmenterait la mortalité cardiovasculaire
Avandia a reçu une autorisation de mise sur le marché parce que ce médicament diminue le sucre sanguin. Cependant aucune étude n’a montré qu’il réduisait le risque de maladies cardiovasculaires qui est l’une des conséquences majeures de l’augmentation du sucre sanguin.
Dans un éditorial qui accompagne l’étude, le Dr Bruce Patsy de l’université de Washington écrit que cette étude signifie que la plupart des diabétiques n’ont aucune bonne raison de prendre Avandia. Patsy invite les patients à ne pas arrêter brutalement leur traitement, mais à en parler avec leur médecin.
De son côté, GlaxoSmithKline a procédé à ses propres analyses de la sécurité d’Avandia, en utilisant les mêmes méthodes que celles de Nissen et Wolski. Sur ces bases, le laboratoire estime que le risque cardiovasculaire est augmenté de 30%. Mais une étude portant sur 33000 patients prenant Avandia a été remise par le laboratoire à la FDA en août 2006 : elle ne montre pas d’augmentation des événements cardiovasculaires. Pour Ronald Krall, le médecin qui dirige la recherche de GlaxoSmithKline, « le laboratoire est très confiant dans le profil bénéfice/risque d’Avandia. Nous pensons que si le médicament est utilisé selon les indications en vigueur en Europe et aux États-unis, il s’agit d’un traitement important pour les patients atteints de diabète de type 2. »<<
Source : Nissen, S.E. et Wolski, K. The New England Journal of Medicine, 21 mai 2007 (25/05/2007, L.J.S.)