Une autre approche diététique a fait l’objet d’une étude britannique. Les recommandations diététiques britanniques préconisent la diminution des apports lipidiques totaux à moins de 30% des apports énergétiques et celle des apports en lipides saturés (c’est-à-dire principalement les graisses animales) à moins de 10% des lipides totaux.
En pratique, plutôt que diminuer les apports totaux en lipides, il est plus facile de recommander de remplacer un régime riche en graisses saturées (ex : beurre) par un régime riche en lipides polyinsaturés (ex : graisses des poissons).
Ici, 17 sujets, soit obèses, soit non obèses soit diabétiques de type 2 ont suivi de façon aléatoire l’un puis l’autre de ces deux types de régimes pour 2 périodes de 5 semaines. L’observance du régime a été satisfaisante. L’apport énergétique et lipidique a été réduit dans la période dite “ polyinsaturée ”, mais le poids est resté stable.
Dans la période “ polyinsaturée ”, la sensibilité à l’insuline s’est améliorée, de même que le taux du cholestérol -LDL (le “ mauvais cholestérol ”). On note également une diminution de la graisse abdominale sous-cutanée, celle qui est particulièrement abondante chez les sujets prédisposés à développer un diabète de type 2. Au total, la modification de la qualité des lipides de notre alimentation pourrait permettre d’améliorer notre sensibilité à l’insuline et, partant, de réduire notre risque de développer un diabète de type 2.
Enfin, on sait que les surcharges en fer sont responsables d’une résistance à l’insuline, qui peut être améliorée par le recours à des saignées, permettant de réduire les réserves de fer. C’est ce que confirme une étude, dans laquelle on a évalué l’effet des saignées (3 saignées de 500 cc à intervalle de 15 jours) chez des diabétiques de type 2 présentant une surcharge en fer (hyperferritinémie) non liée à une maladie bien caractérisée génétiquement appelée hémochromatose.
Deux groupes ont été comparés de façon aléatoire, un groupe “ saignée ” et un groupe “ contrôle ” sans saignée, superposables en tous points. Parallèlement à la baisse du taux de ferritine et d’hémoglobine, on observe une diminution de l’HbA1c (0.6% en moyenne) dans le seul groupe saignée, et une diminution de la quantité d’insuline sécrétée, reflétant une amélioration de la résistance à l’insuline.
En effet, la sensibilité à l’insuline s’est améliorée jusqu’à1 an après le début du traitement. Les mécanismes de cet effet bénéfique des saignées restent à investiguer.
En conclusion, des approches diététiques plus ou moins invasives telles que les saignées, peuvent permettre de prévenir la survenue d’un diabète de type 2, ou d’améliorer la sensibilité à l’insuline.
Docteur Pierre-Yves Benhamou