Sommaire
- Quels sont, pour vous, les problèmes liés à la généralisation de la mammographie précoce de masse ?
- Mais une femme sur huit est susceptible d’avoir un cancer du sein…
- « La communication est biaisée.
- La probabilité de mourir d’un cancer du sein est sur-médiatisée.
- Quels sont les risques ?
- « Le surdiagnostic.
- Ce surdiagnostic est augmenté par la double lecture à laquelle j’ai participé pendant dix ans :
- Mais le dépistage sauve forcément des vies, non ?
- D’après la campagne de sensibilisation, le dépistage est rapide, indolore…
- Alors pourquoi ces dépistages continuent-ils ?
- « Business et lobbying.
- Que devraient faire les pouvoirs publics ?
- Que faut-il faire quand on est une femme concernée ?
- « S’informer pour choisir en connaissance de cause.
Quels sont, pour vous, les problèmes liés à la généralisation de la mammographie précoce de masse ?
Dr Cécile BOUR : « Une controverse scientifique existe, mais les femmes ne le savent pas. Même l’Institut national contre le cancer l’écrit : « il n’existe pas de données consolidées pour confirmer ou infirmer les choix établis […] du dépistage organisé. Des incertitudes persistent. » On demande à des femmes d’adhérer à quelque chose qui n’a pas de fondement scientifique. Dans le cas d’un médicament, quand ce genre de doute survient, on le retire du marché. »
Mais une femme sur huit est susceptible d’avoir un cancer du sein…
« La communication est biaisée.
La probabilité de mourir d’un cancer du sein est sur-médiatisée.
Mais ne peut-on pas déduire que cette faible mortalité est le fait du dépistage précoce justement ?
« La mortalité du cancer du sein est stable depuis des années.
Quels sont les risques ?
« Le surdiagnostic.
Tous ces cancers n’en sont pas, mais on va amputer la qualité de vie des femmes quand même. Ce qui donne l’illusion de guérir plus.
Ce surdiagnostic est augmenté par la double lecture à laquelle j’ai participé pendant dix ans :
je me disais que c’était formidable ! Mais j’en suis revenue.
Et on leur dit qu’on n’a rien vu en leur demandant de revenir dans un an. On parle sans arrêt de statistiques : pour les femmes, c’est 100 % d’angoisse. »
Mais le dépistage sauve forcément des vies, non ?
D’après la campagne de sensibilisation, le dépistage est rapide, indolore…
Il est faux de dire que le dépistage est rapide : plusieurs minutes à attendre des résultats, c’est très long et très angoissant pour certaines femmes que je retrouve parfois en pleurs. Et ce n’est pas indolore s’il faut faire une IRM ou une biopsie complémentaire. »
Alors pourquoi ces dépistages continuent-ils ?
« Business et lobbying.
Que devraient faire les pouvoirs publics ?
Que faut-il faire quand on est une femme concernée ?
« S’informer pour choisir en connaissance de cause.
Je veux mettre à disposition une information indépendante et médicale. Certaines femmes ont plus de facteurs de risques que d’autres.
cancer-rose.fr
Lisa LAGRANGE.