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Une forte consommation de laitages augmente les risques de cancer de la prostate
Walter Willett, responsable du département de nutrition de l’école de santé publique d’Harvard, a réalisé de nombreuses études sur les liens entre alimentation et santé.
Ne risque-t-on pas une carence en calcium si la consommation de lait est réduite ?
La majorité des adultes ont besoin de moins de calcium que ce qui est recommandé aux États-Unis et dans de nombreux autres pays : 1 200 mg par jour pour les plus de 50 ans. L’OMS a statué que 500 mg par jour représentaient un apport suffisant, et cet apport peut être obtenu avec moins d’un verre de lait par jour ou avec le calcium contenu dans un régime équilibré sans produits laitiers. En fait, la plupart des adultes à l’échelle mondiale ne consomment pas de produits laitiers et leur taux de fractures est plus faible que ceux observés aux États-Unis et en Europe où pourtant l’apport en calcium est bien supérieur.
Quelles sont vos recommandations ?
Je pense que l’apport du lait n’est pas une partie essentielle de l’alimentation, et si une personne souhaite consommer des produits laitiers, il est préférable de limiter sa consommation à une ou deux parts par jour.
Quelles sont les études les plus intéressantes à ce sujet ?
Il existe deux importantes études de 2006 et 2008 reliant la consommation de lait et le cancer de la prostate. Mais nous ne disposerons sans doute jamais d’une étude aussi vaste et aussi bien faite que nous le souhaiterions.
Propos recueillis par Laure Belot et Pascale Santi
Le lait, pas forcément un ami pour la vie
Par Laure Belot et Pascale Santi
Source : LE MONDE
Plusieurs médecins remettent en cause les bienfaits supposés des produits laitiers. Et si les produits laitiers n’étaient pas « nos amis pour la vie », contrairement au célèbre slogan publicitaire des années 1990 ? La consommation de lait est en baisse depuis vingt ans, soit 24 % entre 1999 et 2007, selon l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Sur cette même période, en comptant les yaourts et les produits frais qui progressent légèrement, la baisse est de 12 % pour l’ensemble des produits laitiers. La France reste toutefois le deuxième consommateur au monde de fromage, mais se retrouve en 11e position mondiale pour le lait seul.