Sommaire
- l’herbicide le plus répandu en Occident est hautement cancérigène.
- En quoi ce produit, utilisé par des millions de personnes, est-il
cancérigène ? - Quel est le rapport avec les risques de cancer chez l’homme ?
- Il suffirait donc d’être en contact avec une goutte de cet herbicide
pour être atteint par le cancer ?
Interview dans le Télégramme de Brest :
l’herbicide le plus répandu en Occident est hautement cancérigène.
Les travaux que vous menez depuis des années prouvent que l’herbicide le plus commercialisé en Europe et aux États-Unis peut provoquer le cancer
En quoi ce produit, utilisé par des millions de personnes, est-il cancérigène ?
- En termes scientifiques, nous pouvons aujourd’hui affirmer que ce
produit est cancérigène parce qu’il engendre un dysfonctionnement du
point de surveillance de l’ADN. Le composant actif qu’il contient,
dénommé glyphosate, n’est pas le seul élément toxique de cet herbicide.
Ce sont les produits de formulation l’accompagnant qui rendent
l’ensemble particulièrement dangereux pour la santé. Pour être efficace,
le glyphosate doit pénétrer dans les cellules des plantes. L’herbicide,
dont nous parlons, est composé d’une formule qui le permet, affectant
l’ADN par la même occasion.
Quel est le rapport avec les risques de cancer chez l’homme ?
- Ce rapport n’est autre que l’oursin. Les travaux que nous menons, mon
équipe et moi-même, ont démontré que le gène de l’oursin est le plus
proche de celui de l’homme.
Sur un embryon d’oursin, l’herbicide en question est, tout simplement, dévastateur. Ses composants, le glyphosate et les produits de formulation, affectent alors l’ADN de l’oursin, jusqu’à inhiber le point de surveillance.
Du coup, certaines cellules échappent à la surveillance de l’ADN,
conduisant ainsi aux tumeurs et aux cancers (parfois trois à quatre
décennies, après le stress initial). Chez l’homme, le processus et les
conséquences sont identiques.
Il suffirait donc d’être en contact avec une goutte de cet herbicide pour être atteint par le cancer ?
- Dès qu’elles seront possibles, les études épidémiologiques permettront
de démontrer l’incidence de ce produit sur les différents types de
cancer. En particulier sur les cancers des voies respiratoires puisque
le produit pulvérisé contient la formulation à des concentrations très
supérieures (500 à 2.500 fois plus) à celles qui engendrent le
dysfonctionnement du point de surveillance de l’ADN.
Des études anglaises tendent ainsi à prouver que cet herbicide présente un danger pour la santé par voie d’inhalation. Le mieux est encore d’éviter de
pulvériser ce produit ou tout autre pesticide. Au pire, il est vivement
recommandé de se couvrir entièrement en utilisant cet herbicide, que
l’on trouve un peu partout.
Propos recueillis par Boris Ivanoff pour le Télégramme de Brest.
24 Juin 2007